Les Monstres du Ça



- Les Krell ont oublié une chose.
- Oui, quoi?
- Les monstres, John. Les monstres du Ça.

Planète Interdite, 1956

vendredi 17 avril 2015

L'Avènement de Dionysos - La Révolution Cuturelle née de l'Esprit de la Musique

Tout comme une musique harmonieuse mène à un ordre harmonieux, la musique de Wagner mènerait à la révolution. Le véhicule de cette rébellion est le renversement de la « Mélodie Absolue » que Wagner a rencontrée dans la musique de Rossini. p. 35

Tout comme la musique de Wagner était libérée de la domination de la mélodie, ses émotions étaient libérées de la « domination » de la raison. […] Il ne pouvait proposer la révolution des ordres social et musical qu’en présupposant l’univers ordonné des anciens. p. 38

Dans Tristan et Iseult, Brangäne avertit cette dernière de ne pas éteindre la torche, qui symbolise la lumière de la raison. Iseult répond :
Même si cette lampe était la lumière de ma vie
Je n’hésiterais pas à l’éteindre.
Combien sommes-nous prêts à payer pour la libération sexuelle ? (résumé, p. 46)

Pratiquement toute la vie culturelle allemande du 20ème siècle, et plus particulièrement sa musique, sa philosophie, sa politique, est née d’une consécration sexuelle syphilitique. La transvaluation Nietzschéenne de toutes les valeurs, la musique atonale et le Nazisme furent tous des manifestations d’une époque née d’un pacte avec le Diable. [Référence, entre autres, au fait que Nietzsche ait délibérément contracté la syphilis. NdT] p. 57

Le noir joyeux, cool, libéré sexuellement, est un artefact culturel imaginé par des modernes blancs qui voulaient mettre en marche la transvaluation des valeurs chrétiennes. Le Jazz était le véhicule culturel qui a rendu ce nouveau paradigme non seulement plausible mais aussi inévitable. p.84

Tel Iseult, Nietzsche était prêt à éteindre la lumière de la raison afin de satisfaire un désir sexuel immodéré. p.101

Wagner souhaitait la révolution sociale car il souhaitait la libération sexuelle ; Nietzsche, son disciple, souhaitait la libération sexuelle car il souhaitait la révolution sociale. […] Étant donné la condition humaine, étant donné la sexualité comme nœud crucial entre le corps et l’âme, entre une génération et la suivante, la sexualité était la seule force suffisamment puissante pour amener la révolution que Nietzsche avait prédite. Comme Homère le savait déjà lorsqu’il décrivit la victoire d’Odyssée sur les prétendants de sa femme, le fondement de l’ordre social est l’union fidèle entre le mari et la femme. p.102

La défaite de la Reine de la Nuit – l’Église Catholique en sabir maçonnique – conduisit à une noirceur dans Tristan, qui est censée avoir été transformée de l’intérieur à travers l’idéologie de l’amour libre de Dehemel en Verklärte Nacht [La Nuit Transfigurée, œuvre de Schönberg], mais qui en réalité conduisit à l’imposition totalitaire de la loi que l’on trouve dans Moïse et Aaron. p. 123
[En d'autres termes, la libération sexuelle qui aurait dû être la conséquence de l'élimination de l’Église a en réalité amené le totalitarisme.]

Il est de la musique comme de la politique. Il est de la tonalité comme de la moralité. L’abolition de la loi naturelle mène à la tyrannie. De la même manière que l’amour libre mène inexorablement au goulag, Tristan mena au totalitarisme musical qu’était le système à 12 tons. Le libertinisme et le fascisme sont les deux faces d’une même pièce, et en termes culturels, cette pièce s’appelait ‘modernisme’. La révolte contre l’ordre naturel mena à un métronome se balançant de la libération sexuelle au totalitarisme et inversement. Le IIIème Reich était le traitement pour guérir Tristan. p. 129

Tel Shylock, Schönberg applique la loi de la manière la plus dissonante possible, comme une revanche musicale contre le système chrétien qui l’a trahit avec ses fausses promesses d’amour. La « loi » de Schönberg n’est rien de plus qu’un désire superstitieux d’imposer l’ordre au chaos. p. 134

Nous pouvons nous affranchir de la nature seulement en devenant prisonniers d’un système absolument étranger et inhumain. Ce n’est alors pas une surprise que Mann ait eu l’idée de l’émergence de la musique moderne à la suite d’un pacte avec le diable. p. 147


Ce qui commence par la libération sexuelle se termine par la mort. […] En tant que culture nous désirons ardemment la libération sexuelle mais ne sommes pas prêts à payer le prix qu’elle exige pour l’avoir. Les satanistes sont juste plus cohérents que le reste pour cela. Ils savent qu’il ne peut y avoir de libération sexuelle, pas de culture de l’excès dionysiaque, sans le sacrifice humain. p. 187