Tout comme une
musique harmonieuse mène à un ordre harmonieux, la musique de Wagner mènerait à
la révolution. Le véhicule de cette rébellion est le renversement de la
« Mélodie Absolue » que Wagner a rencontrée dans la musique de
Rossini. p. 35
Tout comme la
musique de Wagner était libérée de la domination de la mélodie, ses émotions
étaient libérées de la « domination » de la raison. […] Il ne pouvait
proposer la révolution des ordres social et musical qu’en présupposant
l’univers ordonné des anciens. p. 38
Dans Tristan et
Iseult, Brangäne avertit cette dernière de ne pas éteindre la torche, qui
symbolise la lumière de la raison. Iseult répond :
Même si cette lampe était la
lumière de ma vie
Je n’hésiterais pas à
l’éteindre.
Combien
sommes-nous prêts à payer pour la libération sexuelle ? (résumé, p. 46)
Pratiquement
toute la vie culturelle allemande du 20ème siècle, et plus
particulièrement sa musique, sa philosophie, sa politique, est née d’une
consécration sexuelle syphilitique. La transvaluation Nietzschéenne de toutes
les valeurs, la musique atonale et le Nazisme furent tous des manifestations
d’une époque née d’un pacte avec le Diable. [Référence, entre autres, au fait
que Nietzsche ait délibérément contracté la syphilis. NdT] p. 57
Le noir joyeux,
cool, libéré sexuellement, est un artefact culturel imaginé par des modernes
blancs qui voulaient mettre en marche la transvaluation des valeurs
chrétiennes. Le Jazz était le véhicule culturel qui a rendu ce nouveau
paradigme non seulement plausible mais aussi inévitable. p.84
Tel Iseult,
Nietzsche était prêt à éteindre la lumière de la raison afin de satisfaire un
désir sexuel immodéré. p.101
Wagner souhaitait
la révolution sociale car il souhaitait la libération sexuelle ;
Nietzsche, son disciple, souhaitait la libération sexuelle car il souhaitait la
révolution sociale. […] Étant donné la condition humaine, étant donné la
sexualité comme nœud crucial entre le corps et l’âme, entre une génération et
la suivante, la sexualité était la seule force suffisamment puissante pour
amener la révolution que Nietzsche avait prédite. Comme Homère le savait déjà
lorsqu’il décrivit la victoire d’Odyssée sur les prétendants de sa femme, le
fondement de l’ordre social est l’union fidèle entre le mari et la femme. p.102
La défaite de la
Reine de la Nuit – l’Église Catholique en sabir maçonnique – conduisit à une
noirceur dans Tristan, qui est censée
avoir été transformée de l’intérieur à travers l’idéologie de l’amour libre de
Dehemel en Verklärte Nacht [La Nuit
Transfigurée, œuvre de Schönberg], mais qui en réalité conduisit à l’imposition totalitaire de la
loi que l’on trouve dans Moïse et Aaron.
p. 123
[En d'autres termes, la libération sexuelle qui aurait dû être la conséquence de l'élimination de l’Église a en réalité amené le totalitarisme.]
Il est de la
musique comme de la politique. Il est de la tonalité comme de la moralité.
L’abolition de la loi naturelle mène à la tyrannie. De la même manière que
l’amour libre mène inexorablement au goulag, Tristan mena au totalitarisme musical qu’était le système à 12
tons. Le libertinisme et le fascisme sont les deux faces d’une même pièce, et
en termes culturels, cette pièce s’appelait ‘modernisme’. La révolte contre
l’ordre naturel mena à un métronome se balançant de la libération sexuelle au
totalitarisme et inversement. Le IIIème Reich était le traitement
pour guérir Tristan. p. 129
Tel Shylock,
Schönberg applique la loi de la manière la plus dissonante possible, comme une
revanche musicale contre le système chrétien qui l’a trahit avec ses fausses
promesses d’amour. La « loi » de Schönberg n’est rien de plus qu’un
désire superstitieux d’imposer l’ordre au chaos. p. 134
Nous pouvons nous
affranchir de la nature seulement en devenant prisonniers d’un système
absolument étranger et inhumain. Ce n’est alors pas une surprise que Mann ait
eu l’idée de l’émergence de la musique moderne à la suite d’un pacte avec le
diable. p. 147
Ce qui commence
par la libération sexuelle se termine par la mort. […] En tant que culture nous
désirons ardemment la libération sexuelle mais ne sommes pas prêts à payer le
prix qu’elle exige pour l’avoir. Les satanistes sont juste plus cohérents que
le reste pour cela. Ils savent qu’il ne peut y avoir de libération sexuelle, pas
de culture de l’excès dionysiaque, sans le sacrifice humain. p. 187